Bonjour,
Merci pour votre analyse de cas très intéressante.
Je me permets de soulever quelques points qui appellent, me semble-t-il, une discussion et réclament quelques précisions, notamment dans la définition du travail collectif des enseignantes.
En effet, il y a ici une inversion de hiérarchie dans la manière présenter les enjeux du travail collectif. En effet, comme enseignant il me semble peu couteux de travailler ensemble sur certaines séquences et même, si nous sommes préparées et formées, à partager du temps sur des projets et faire des actions communes. La présence d’un collègue en observation dans les cours pose plus de questions, demande plus de temps pour construire une relation de confiance et éviter un implicite d’évaluation.
En ce sens je suis tout fait d’accord avec votre piste concernant la co-animation de séance entre stagiaire et tutrices. En effet, la posture de la stagiaire, présentée comme telle à ses classes, qui accueille sa tutrice en cours en début d’année la pose d’emblée dans une position d’infériorité voire d’évaluation, même avec beaucoup de bienveillance (et y compris de la part des élèves qui se rendent bien compte de l’asymétrie). C’est, qu’on le veuille ou non, poser une hiérarchie, une verticalité.
Je souhaiterai aussi soulever un débat sur l’usage des documents présentés. Je ne suis pas d’accord avec les résultats présents dans le tableau sur le travail collectif. Les collègues espagnoles préparent presque systématiquement les cours en équipe et bénéficient d’heures dédiées en établissements pour le faire. Iels ont de facto une habitude de travail collectif beaucoup plus importante qu’en France. Centrer la focale sur « l’observation par les pairs » biaise dès lors le tableau qui perd de sa pertinence.
Enfin, je ne peux que plaider avec vous pour une clarification des interfaces et ressources pédagogiques plus ou moins officielles disponibles en ligne pour les jeunes (et moins jeunes) enseignantes. C’est une jungle non hiérarchisée, rarement très accessible et claire dans laquelle même les plus expérimentées se perdent souvent.
Bonne continuation et merci pour ce travail.